L’épidémie du choléra a de nouveau touché le Niger en fin août 2022. On estime au total 65 cas et 2 décès des régions de Maradi et Zinder, notamment dans le district de Mirriah dans la semaine du 10 Octobre. Le taux de létalité de l’épidémie s’élève à 3 % dans trois districts touchés : Dungass, Madarounfa et Mirriah. L’épidémie survient dans un contexte d’épidémie évolutive dans certains Etats du Nord du Nigeria. « Cette épidémie survient après la grosse épidémie de 2021 qui avait touché 7 régions sur les 8 que compte le pays et fait près de 6 000 cas et plus de 165 décès. En capitalisant les leçons apprises de 2021 et l’opportunité du projet SURGE, nous devons renforcer la qualité des interventions de réponse pour mettre rapidement fin à l’épidémie », a déclaré Dr Anya Blanche, Représentante de l’OMS au Niger.
OMS a pris en main la lutte contre le choléra, en priorisant les zones les plus touchées. Une nouvelle stratégie d’attaque rapide a été mise en place, à travers le projet SURGE. Il s’agit d’intervenir dans les districts impactés en moins de 72 heures grâce à la mobilisation d’une équipe pluridisciplinaire composée à la fois de biologistes, d’épidémiologistes, d’anthropologues, de communicateurs etc. Auparavant, les interventions se tardent jusqu’à trois mois. Ce qui rendait davantage difficile la lutte contre la propagation de l’épidémie. Depuis septembre 2022, les interventions sont accélérées. C’est le cas par exemple du traitement des échantillons prélevés en termes d’analyses au laboratoire en témoigne Dr Sani OUSMANE responsable l’unité bactériologique du CERMES. « Pour déployer l'équipe du laboratoire mobile pendant la grosse épidémie du choléra de 2021, il nous avait fallu 03 mois. Cette fois-ci, grâce au projet Surge, l'équipe du laboratoire mobile a été déployée en seulement 48 heures. C'est une première ! Cela nous a permis, non seulement de faire la confirmation biologique rapide des cas suspects sur place à Maradi, mais aussi de renforcer les capacités du laboratoire du CHR de Maradi dans la confirmation biologique des cas du choléra. Ce laboratoire est aujourd'hui capable, grâce au projet Surge, d'assurer la culture du Vibrio cholerae et d'être un nouveau pôle de confirmation biologique dans le pays »
Par ailleurs, grâce à la méthode de cerclage, utilisée lors des descentes, la chaine de transmission de la maladie a été rapidement coupé. Du coup, le nombre de cas journaliers a diminué de façon considérable dans les 72 heures qui ont suivi l’arrivée de l’équipe SURGE. Auparavant, 8 cas par jour ont été détectés. Aujourd’hui, on estime à un cas par jour. L’épidémie dans le district de Dungass a été circonscrite à un seul cas et celle de Madarounfa a été rapidement contrôlée. Depuis trois semaines, aucun nouveau cas n’a été détecté. Dans le district de Mirriah, le nombre de cas a également diminué.
L’équipe SURGE, conduite par l’OMS adopte une action rapide d’intervention. Les équipes déployées ont appuyé les régions et districts concernés dans la planification et la mise en œuvre des interventions de réponse y compris la coordination, le renforcement de la surveillance épidémiologique, la prise en charge des cas, la communication de risque et l’engagement communautaire, l’amélioration de l’accès à l’eau, hygiène et assainissement ainsi que la logistique. Un plan national de réponse d’urgence a été développé.
OMS dispose également d’une équipe de laboratoire mobile. En dehors des confirmations de cas, elle renforce les capacités de l’équipe du laboratoire du centre hospitalier régional de Maradi ainsi que ses capacités logistiques pour la conduite des tests de culture du Vibrio cholerae. Les régions voisines bénéficient également des analyses et expertises de cette équipe mobile.
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